Etape 4 - Auschwitz - Chambres à gaz et fours crématoires
Mercredi 8 mars 2017. Auschwitz. Antichambre de la mort. Solution finale. C'est la gorge serrée que j'avance vers le fond du camp. Là où se trouvait le plus terrible secret du camp. Les chambres à gaz et les fours crématoires. Lorsque Hitler décide l'extermination systématique des Juifs à grande échelle, Rudolf Höss, alors responsable du camp, expérimente divers modes d'exécution. Le nombre de déportés augmente rapidement et il est chargé de « préparer à Auschwitz une installation destinée à l'extermination en masse ». Les exécutions sont jusqu'ici menées à l'arme à feu, les déportés fusillés au bord de fosses communes qu'ils ont eux-mêmes creusées. D'autres prisonniers recouvrent les corps de chaux. Cette méthode est décrite par lui, lors de son interrogatoire après sa capture, comme peu efficace, lente, et coûteuse en munitions.

Auschwitz et la mort. Sur le chemin des condamnés, les rampes de fils barbelés s'épaississent. Fils électriques. Baraquements sinistres. Dr Mengele et ses expériences sadiques. L'Ange de la mort. Mengele fasciné par les les vrais jumeaux et les personnes atteintes d'hétérochromie, de nanisme ou de difformités anatomiques. Les travaux de Mengele sur les jumeaux visaient à démontrer la supériorité de l'hérédité sur les facteurs environnementaux et ainsi appuyer la doctrine nazie de la supériorité de la race aryenne. Mengele ange de la mort. Assassin.

Josef Mengele. Ange de la mort. Docteur de pacotille. Assassin. Mengele et sa façon à lui de régler les maux. En réponse à une épidémie de typhus dans le camp des femmes, Mengele envoya les 600 juives d'un baraquement dans les chambres à gaz. Le bâtiment fut nettoyé et désinfecté et les occupantes d'un baraquement voisin furent lavées, épouillées et reçurent de nouveaux vêtements avant d'y être réinstallées. Le processus fut répété jusqu'à ce que le typhus soit éradiqué et il fut réitéré pour d'autres épidémies comme la scarlatine.

Auschwitz. L'enfer et la terreur. La peur du quotidien. Aujourd'hui vivant, demain mort. Fumée grise tournoyant au-dessus des cheminées des fours crématoires. Les prisonniers commençaient la journée à 4h30 du matin avec l'appel. Il pouvait durer 4 heures. Les prisonniers étaient tenus de se maintenir en rangs à l'extérieur des baraquements et de rester là jusqu'à 7 heures, heure à laquelle les officiers SS arrivaient. Pendant ce temps, les gardes pouvaient leur infliger des punitions, pour un bouton manquant, une gamelle mal nettoyée. Ils pouvaient ainsi être contraints à rester une heure en position accroupie, les mains sur la tête ou recevoir des coups. Les détenus étaient comptés et re-comptés.

Après l'appel, les Kommandos se mettaient en marche vers leur lieu de travail, par groupes de cinq, portant leur tenue de camp rayée, sans sous-vêtement, portant des sabots de bois mal adaptés à leurs pieds et sans chaussette. Un orchestre de prisonniers était obligé de jouer des airs entraînants pour accompagner le départ des prisonniers vers leur lieu de corvée. Les Kapos avaient la responsabilité des autres prisonniers tout comme l'escorte SS qui les accompagnait. La journée de travail durait 12 heures en été et un peu moins en hiver.

Enfin, nous y voilà. La cheminée du four crématoire découpée dans une tranche de ciel bleu. Triste ironie. Je tremble et je pense à mon père qui fut chargé du sale travail à Mathausen. Rescapé. Miraculé. Estomac noué. 1941. Auschwitz. Rudolph Höss prenant modèle sur le camp d'extermination de Treblinka, fait construire deux petites chambres à l'extérieur du camp, où les déportés sont asphyxiés par les gaz d'échappement d'un camion. Höss raconte que cette opération prenait du temps, que les SS chargés de l'opération l'abrégeaient souvent, et qu'un nombre non négligeable des gazés reprenaient conscience alors que leurs bourreaux les enterraient...

Auschwitz. Entreprise de mort. C'est en observant les précautions importantes que nécessite l'emploi d'un pesticide utilisé pour nettoyer les baraquements que l'idée vient à l'assistant de Höss, Karl Fritzsch, d'employer le Zyklon B. Il l'utilise d'abord dans le block 11 sur des prisonniers russes. Höss satisfait décide de généraliser la méthode. Le Zyklon B était un pesticide connu et utilisé couramment dans l'armée allemande, le camp d'Auschwitz en possédait de grandes quantités en stock. Testé en septembre 1941 sur des prisonniers de guerre soviétiques, le produit se révèle mortel même en très petite quantité. Les SS ajoutent des ventilateurs pour accélérer la ventilation après le gazage. Le produit est versé depuis le toit par un soldat. Des fosses sont transformées en bûchers pour brûler les corps arrosés de gasoil.

Auschwitz. Fours crématoires et chambres à gaz. Les SS construisent un bâtiment comprenant une chambre à gaz et un crématoire composé de trois fours. Cette installation fut mise en service entre 1941 et 1942, avant d'être transformée en bunker de protection en cas d'attaque aérienne. Pour cette raison, le bâtiment n'a pas été détruit par les nazis. Le four crématoire actuellement visible y a été reconstruit après la guerre à partir du matériel original resté sur place.



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